Le modèle de la CAE présente différents avantages, comme en témoignent volontiers les entrepreneur·es concerné·es.
La CAE pour entreprendre protégé
Réconcilier entrepreneuriat et salariat
Entrepreneur·e et salarié·e à la fois ? Alors que ces deux statuts sont souvent présentés comme opposés, il est en vérité tout à fait possible de les concilier. Au sein des CAE, les entrepreneur·es font le choix de la protection sociale en convertissant progressivement leur chiffre d’affaires en salaires dans le cadre de contrats à durée indéterminée.
Les membres des CAE restent cependant autonomes et sont seul·es aux commandes de leur activité. Il incombe à chacun·e de trouver ses clientes pour réaliser des prestations, et ainsi de générer le chiffre d’affaires puis le salaire qu’il ou elle souhaite atteindre.
Cotiser pour ses droits sociaux
Lorsqu’ils ou elles se versent un salaire, les entrepreneur·es salarié·es en CAE cotisent au charges salariales et patronales. Dès lors, ces cotisations ouvrent les mêmes droits que ceux de tout·e salarié·e, notamment en termes de retraite, de congés, de formation et d’assurance chômage.
En cas de cessation d’activité, par exemple, le contrat de travail peut faire l’objet d’une rupture conventionnelle ouvrant droit à des indemnités auprès de Pôle Emploi, permettant à l’entrepreneur·e de rebondir au mieux.
Bénéficier de couvertures et d’avantages collectifs
Les CAE se doivent de fournir des services à leurs membres, à commencer par une Mutuelle, conformément aux obligations légales.
En fonction de la taille de la CAE, d’autres avantages peuvent exister : primes et prestations de l’Union sociale des SCOP et des SCIC, chèques cadeaux ou vacances, formations collectives, etc.
Certaines CAE activent des aides juridiques et protègent aussi leurs membres en cas d’impayé, de litige avec un·e client·en ou encore d’accident du travail.
Bénéficier d’un accompagnement sur mesure
En CAE, nous ne sommes pas seul·es ! Si chaque CAE décline ses propres modalités d’accompagnement, elles sont tenues de soutenir leurs membres dans le développement de leur activité entrepreneuriale. Suivis individuels, ateliers de pair-à pair ou encore formations collectives sont ainsi accessibles aux membres des CAE, que ce soit “à la carte” ou de manière plus systématique.
S’appuyer sur le collectif en cas de difficulté
Quel que soit le type de difficulté rencontré, l’entrepreneur·e en CAE peut mobiliser, de manière formelle ou informelle, des ressources au sein du collectif pour trouver de l’écoute et de l’entraide, et éventuellement construire des solutions qui profitent ensuite à l’ensemble du groupe.
« J’ai été indépendant seul, en micro-entreprise, et le sentiment de solitude était vraiment difficile. L’entrepreneuriat dans une coopérative c’est énorme parce qu’humainement on a l’impression d’être dans une tribu, on est dans un collectif. En plus j’ai la chance de contribuer au fonctionnement de ma coopérative, donc je me sens vraiment partie prenante. »
Christophe, médiateur du numérique au sein d’une CAE
La CAE pour redonner du sens à son travail
Aujourd’hui nous sommes nombreux·ses à vouloir exercer une activité en accord avec nos valeurs et nos aspirations afin de contribuer à un monde plus durable et à une société plus juste… tout en préservant notre santé mentale et physique. Les CAE peuvent être un cadre propice pour réaliser ce souhait !
S’inscrire pleinement dans l’ESS et les transitions
Fortes de leurs pratiques de coopération, les CAE de la région Hauts-de-France innovent chaque jour pour bâtir localement une économie solidaire et résiliente face aux enjeux environnementaux et aux mutations du travail.
En fonction de sa sensibilité, chaque entrepreneur·e en CAE peut intégrer des paramètres éthiques, durables et/ou responsables aux services qu’il ou elle propose.
Lieux des nouveaux métiers ainsi que des nouvelles façons d’exercer les métiers, les CAE sont l’un des fers de lance des transitions actuelles.
Travailler “à sa manière”
En laissant à chacun·e la liberté de son rythme et de son organisation de travail, le cadre des CAE peut permettre de créer un cadre adapté à ses besoins comme à son fonctionnement personnel.
Dans les CAE, il n’y a pas de fonctionnement pyramidal : l’horizontalité et l’auto-responsabilisation sont privilégiées. De nouvelles manières de collaborer se construisent chaque jour afin de favoriser la qualité de vie au travail.
Guillaume, facilitateur au sein d’une CAE
Emilie, consultante en recrutement
La CAE pour coopérer
Au sein d’une CAE, l’entraide mais aussi l’alliance commerciale avec d’autres entrepreneur·es pour construire une offre ou une “marque collective” est facilitée. Avec un seul et même statut, il est possible de travailler en co-traitance ou en sous-traitance avec d’autres membres de sa CAE.
Bénéficier de l’expérience de ses pairs
En favorisant des temps de rencontre formels ou informels, les CAE permettent aux entrepreneur·es d’échanger sur leur actualité, leurs pratiques, leurs tarifs, leurs réalités. Autant d’occasions pour favoriser le développement de savoir-faire entrepreneuriaux, de nouvelles visions ou de nouvelles compétences !
Développer simplement les collaborations
De manière ponctuelle ou durable, il est très facile de s’associer avec un·e autre entrepreneur·e pour proposer une offre plus complète ou répondre à une commande particulière. Qu’elles soient liées à des affinités ou à des opportunités, ces coopérations internes permettent des synergies, renforcent des complémentarités et permettent d’élargir le champ des possibles et l’ampleur des missions contractées.
Créer des « marques collectives »
Lorsque plusieurs personnes constatent l’envie de développer une activité commune (ou un pan de leur activité), il est possible d’acter la création d’une entité comptable collective au sein de sa CAE. Pas la peine de créer une nouvelle entreprise, la marque peut exister au sein de la CAE sans autre formalité particulière.
Si, pour une raison ou une autre, la coopération prend fin chaque entrepreneur·e pourra continuer à développer d’autres activités au sein de la CAE.
Nathalie, coach et formatrice au sein d’une CAE
« Suite à la rencontre avec une autre professionnelle au sein de ma CAE, on s’est aperçues qu’en croisant nos compétences on pouvait développer une nouvelle offre qui correspond à un besoin actuel des entreprises de notre territoire. »
Mélanie, rédactrice au sein d’une CAE
La CAE pour entreprendre pas à pas
Les CAE proposent des contrats évolutifs qui accompagnent avec souplesse les différentes étapes de la création d’activité, de la phase de test à la consolidation.
Au sein des CAE, il est donc possible de construire son activité progressivement en bénéficiant d’un accompagnement agile tout en limitant les risques à chaque étape du processus entrepreneurial.
Étape 1 : tester son activité avec le CAPE
Au démarrage, le CAPE (contrat d’appui au projet d’entreprise) permet une phase de test et d’ajustement de l’activité proposée. Cumulable avec toute autre situation sociale et source de revenus (salariat, chômage, bourse d’études, minimas sociaux, retraite…), le contrat CAPE permet tout de suite de facturer des prestations réelles, de déclarer des frais professionnels et de constituer une trésorerie.
Étape 2 : Développer son activité avec un contrat à durée non-déterminée (CDI ou le CESA)
Une fois que l’activité est considérée comme viable, l’entrepreneur·e peut décider de passer à l’étape suivante en siganant – selon la CAE choisie – un CDI ou un CESA (contrat d’entrepreneur·e salarié·e associé·e, également à durée non-déterminée). En fonction de son chiffre d’affaires et de ses choix de gestion, l’entrepreneur·e fixe lui ou elle-même son salaire chaque mois et paie, comme tout employeur·se, ses cotisations sociales et patronales.
L’entrepreneur·e contribue également à la pérennité de sa CAE via une pourcentage prélevé sur son chiffre d’affaires : c’est la contribution coopérative. Il ou elle continue à bénéficier de l’accompagnement sur mesure et des différents services de la CAE.
Etape 3 : Ancrer son activité en devenant associé·e
Au plus tard 3 ans après leur intégration dans une CAE, les entrepreneur·es deviennent automatiquement associé·es de leur coopérative. Ils et elles deviennent alors pleinement partie prenante du mode de fonctionnement coopératif, selon le principe de gouvernance démocratique propre aux coopératives dans lequel 1 personne = 1 voix. En prenant une part sociale dans la coopérative, les associé·es renforcent son capital et contribuent à la santé financière de leur outil commun.
La CAE pour entreprendre en toute agilité
En plus du bénéfice évident de combiner liberté de l’entrepreneuriat et sécurité du salariat, les CAE apportent plusieurs avantages très concrets pour qui démarre une activité.
Commencer à travailler tout de suite
En vous offrant dès votre arrivée un statut, un cadre, un numéro Siret et une assurance, la CAE peut permettre d’éditer ses premiers devis et de réaliser ses premières prestations dès que le contrat CAPE est signé (et que vous vous sentez prêt·e !).
Tester son activité « grandeur nature »
En CAE, le test de son activité se fait rapidement “dans le réel”, sans parcours de maturation pré-établi : les offres de service se construisent par le “faire”, pas nécessairement via un “business plan”.
Déléguer “la paperasse” pour se concentrer sur son cœur de métier
Si le démarchage et la facturation incombent à l’entrepreneur·e, les déclarations à l’URSSAF et les démarches concernant la TVA sont gérées directement par l’équipe support de la CAE. Grâce à ce service mutualisé, l’entrepreneur·e gagne du temps et allège considérablement sa charge mentale : il peut se consacrer pleinement à ses savoir-faire et au développement de son activité.
Combiner plusieurs activités
En CAE, il est possible de vendre différents types de prestations via un statut unique (dès lors que l’activité est couverte par l’assurance collective). Les personnes exerçant plusieurs métiers, qu’ils soient complémentaires ou très différenciés, n’ont pas besoin de cumuler plusieurs statuts et comptabilités.
Il est aussi possible de cumuler le statut d’entrepreneur·e en CAE avec d’autres statuts de travail (salariat, vacation, micro-entreprise, intermittence, retraite, etc.)
Cela peut permettre aux personnes ayant un profil pluriel (parfois appellé·es slasheur·ses) de s’épanouir professionnellement sans avoir à privilégier un domaine au détriment qu’un autre.
Mutualiser des logiciels et des outils de travail
Logiciels payants, outils de gestion, matériel informatique ou audiovisuel, documentation, abonnements divers ou encore espaces de travail et documentation peuvent être mutualisés au sein des coopératives.
Cela permet aux entrepreneur·es de bénéficier de diverses facilités dès le démarrage de leur activité, sans avoir à fournir d’investissement personnel.
Bénéficier de certifications et agréments collectifs
Les entrepreneur·es qui inscrivent leurs activités dans une CAE peuvent faire valoir les certifications et agréments que celle-ci obtient au nom du collectif.
Par exemple, de nombreuses CAE sont reconnues comme organismes de formation et bénéficient de la certification Qualiopi pour tous leurs membres, à condition qu’ils et elles respectent les critères de qualité.
De même, dans le bâtiment ou le service à la personne, les garanties et certifications sont mobilisables par l’ensemble des membres de la coopérative.
« Pour moi la CAE a d’abord été un choix pragmatique : j’avais tout de suite un Siret, une assurance, un compte bancaire, un agrément : je pouvais tester mon idée de service dès le lendemain ! »
Vincent, laveur de vitres à vélo et consultant au sein d’une CAE
« La CAE me permet de combiner des prestations qui paient bien dans mon métier d’origine – ingénieur audiovisuel – avec les deux métiers-passions que je développe depuis quelques années : la musique live et le tatouage. Je fais aussi un peu de livraison à vélo pour le plaisir d’être dehors et de participer à la vie d’un collectif. L’ensemble me permet de trouver un équilibre, sans trop compromettre la stabilité financière de ma famille. »
Tristan, multi-entrepreneur au sein d’une CAE